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Panel de survivants de mines antipersonnel lors de la déclaration finale des survivants à la Conférence de Siem Reap. | ?© ICBL
Du 25 au 29 novembre, la Cinquième Conférence de révision (5RC) des États parties à la Convention sur l’interdiction de l’emploi, du stockage, de la production et du transfert des mines antipersonnel et sur leur destruction (Convention d'Ottawa) s'est tenue à Siem Reap, au Cambodge. Handicap International - Humanity & Inclusion (HI) était représenté par une délégation qui a participé aux panels et événements parallèles de la Conférence.
Face aux défis actuels concernant le transfert de mines antipersonnel des États-Unis vers l'Ukraine, et avec la Finlande qui envisage de se retirer de la Convention, les États parties ont renouvelé leur engagement pour un avenir plus sûr, réaffirmant ainsi leur engagement envers la Convention. Parmi les points clés, la Conférence a salué l'annonce de Tonga concernant son intention de rejoindre la Convention et des demandes de prolongation des délais de déminage ont été approuvées. Des progrès concrets ont aussi été réalisés dans la proposition d'un fonds de clôture pour soutenir les États confrontés à des contaminations héritées du passé, et un nouveau Plan d'action sur cinq ans, élaboré avec d'importantes contributions de HI sur plusieurs mois, mettant l'accent sur le financement et l'éducation aux risques, a été adopté.
Promouvoir et renforcer la norme : un appel fort des organisations de la société civile et d'autres participants
La veille de la Conférence, une marche pour un monde sans mines a été organisée par le gouvernement cambodgien, aux abords du temple d'Angkor Vat. Plus de 3.000 participants se sont rassemblés, dont des diplomates, des militants, des étudiants cambodgiens, des démineurs, des professionnels de la santé, des survivants et des soldats. HI a marché aux côtés de Srey Nang (lire le post sur LinkedIn ici), une jeune cambodgienne survivante de mines antipersonnel.
Au deuxième jour de la Conférence, des militants d'ICBL, y compris des survivants de différentes régions du monde, ont organisé une manifestation - en réaction à l'annonce des transferts de mines antipersonnel par les États-Unis - devant le bâtiment de la Conférence. Les délégués ont été accueillis par des slogans dans différentes langues, transmettant un message clair : « Les mines antipersonnel sont interdites sans exception ! », et leur rappelant l'impact néfaste sur la vie des civils.
Une nouvelle menace : le transfert de mines antipersonnel des États-Unis vers l'Ukraine
Bien que cela n’ait été explicitement mentionné dans le document final, le fait que l'Ukraine, un État partie, ait demandé et accepté le transfert de mines antipersonnel en provenance des États-Unis a constitué un enjeu majeur, largement débattu lors des sessions plénières sur le respect des obligations de la Convention.
Certains États (notamment la Suisse, l'Irlande, l'Autriche, la Nouvelle-Zélande, la Norvège et le Mexique) ont exprimé leurs préoccupations par des déclarations individuelles ainsi que par une déclaration commune au nom de 25 pays. Certains États ont appelé l'Ukraine à reconsidérer l'utilisation des mines antipersonnel ou ont plaidé en faveur d'un document fort protégeant la Convention, en abordant plus proactivement la question des transferts.
Cependant, d'autres États (notamment le Royaume-Uni et le Canada) ont cherché à modifier la déclaration politique de la Conférence pour suggérer que certaines situations exceptionnelles pourraient justifier l'utilisation de mines antipersonnel. À cet égard, la coordination efficace des membres de l'ICBL a été essentielle pour s'opposer aux exceptions et garantir un langage ferme dans les documents finaux.
La Conférence a donc constitué un moment important pour réaffirmer l'urgence d'interdire toute utilisation de ces armes indiscriminées, par tout acteur et en toutes circonstances, et de faire progresser les efforts en faveur d'un monde sans mines, en particulier à l'heure où les conflits se multiplient dans le monde.
La présence de HI à la Conférence
Une délégation de Handicap International - Humanity & Inclusion (HI) a pris part à des tables rondes et a organisé des événements parallèles importants. HI a notamment présenté le rapport 2024 de l'Observatoire des mines (Landmine Monitor 2024) et a soutenu un événement parallèle d’ICBL donnant voix au vécu des survivants. HI a coorganisé des événements parallèles sur l'appropriation nationale, ainsi que sur l’éducation aux risques des engins explosifs (EREE), aux côtés d’autres acteurs, tel que le CIDHG, l’Allemagne, HALO Trust et la Colombie. HI a également participé à une table ronde sur la lutte contre les mines dans les contextes d'aide humanitaire, organisée conjointement avec l'UNMAS, le Danish Refugee Council (DRC) et le Centre Soudanais de Lutte contre les Mines.
HI est une organisation de solidarité internationale indépendante et impartiale, qui intervient dans les situations de pauvreté et d’exclusion, de conflits et de catastrophes. Œuvrant aux côtés des personnes handicapées et des populations vulnérables, elle agit et témoigne, pour répondre à leurs besoins essentiels, pour améliorer leurs conditions de vie et promouvoir le respect de leur dignité et de leurs droits fondamentaux.
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