Depuis l’escalade de la guerre entre l’Ukraine et la Russie en 2022, Atlas Logistique a coordonné 3 700 livraisons, dont plus de la moitié dans des « zones rouges » situées à moins de 20 kilomètres de la ligne de front en Ukraine, c'est-à-dire là où les besoins sont les plus importants et les risques les plus élevés.
72 heures… C’est le délai qu’Atlas Logistique s’est fixé, en Ukraine, pour préparer et organiser la livraison d’aide humanitaire, de la réception de la demande au point final de livraison. Ce délai peut être exceptionnellement raccourci en cas d'urgence, comme lors de la destruction du barrage de Kakhovka en juin 2023, où les équipes d'Atlas ont organisé des livraisons d'eau potable dans les 24 heures suivant la réception de la demande, ou dans le cas de médicaments.
« Tout peut changer au dernier moment »
Une fois une demande d’acheminement d’aide humanitaire réceptionnée, la première étape est prise en charge par les experts en sécurité HI. Ils évaluent les conditions d’accès au point de déchargement : état des routes, possibilités d’évacuation sûres, présence d’abris, alertes et risques de bombardements. Malgré cette anticipation, tout peut changer au dernier moment, assure Vitalii Rabcheniuk, chef de projet Transport d’Atlas Logistique en Ukraine :
« Parfois, les bombardements commencent et nous devons attendre qu'ils soient terminés avant d'entrer dans une ville », explique-t-il.
Pour acheminer ces biens, Atlas Logistique s’appuie sur un réseau de conducteurs locaux, qui connaissent les routes par cœur, ont l’habitude des points de contrôle et savent comment évacuer en cas de danger imminent.
Les défis sont d’autant plus nombreux pour les équipes pendant la période hivernale. La neige, le verglas… rendent les routes, déjà en très mauvais état, presque impraticables, ce qui peut entraîner des retards de livraisons. Ces dernières peuvent prendre jusqu’à deux jours et en cas de report en raison des conditions météo, il faut recommencer à planifier toute la logistique depuis le début.
Combustibles, eau potable, médicaments…
Atlas Logistique délivre différents types de biens, avec notamment des besoins spécifiques en hiver :
- des petites briquettes de combustible solide pour que les familles puissent allumer un feu et se réchauffer dans les zones où il n’y a plus ni électricité ni chauffage ;
- des systèmes de purification d’eau aux populations dans les régions où l'eau potable, est devenue un luxe ;
- des médicaments, ressources essentielles pour les personnes qui ont des maladies chroniques, graves, comme le diabète ou le cancer. Ces médicaments nécessitent une attention toute particulière en termes de stockage et de transport. En plus d’un stockage sous surveillance stricte, Atlas Logistique utilise des camions à température contrôlée pour garantir le transport des médicaments en toute sécurité et accélérer le processus de livraison, qui ne dure que 24 heures.
…pour des civils vulnérables près des zones de front
Les personnes soutenues par Atlas Logistique sont principalement les civils qui n’ont pas pu quitter les zones isolées, proches de la ligne de front.
« Les personnes âgées ou handicapées refusent souvent d'être évacuées. Sans aide humanitaire, leur situation serait très difficile », explique Vitalii.
Atlas Logistique collabore avec 67 organisations (internationales et ukrainiennes) et délivre l’aide humanitaires dans 23 régions, dont les plus dangereuses, Donetsk, Kharkiv, Kherson et Zaporizhzia. La collaboration entre acteurs est essentielle pour assurer l’acheminement de l’aide humanitaire de manière rapide et sécurisée :
« Coopérer est essentiel dans de telles circonstances. C'est difficile, c'est dangereux, mais nous y parvenons. Les besoins sont infinis, alors avec chaque livraison réussie, j'ai l'impression que nous faisons une vraie différence », conclu Vitalii.
Chiffres-clés (depuis avril 2022)
- 67 organisations ukrainiennes et internationales soutenues pour le stockage et la distribution de l'aide, dont 4 agences de l'ONU.
- 3 700 voyages transportant des biens humanitaires essentiels, dont 1 450 vers des zones difficiles d'accès.
- 43 500 m³ de biens humanitaires stockés dans des entrepôts à température contrôlée stratégiquement situés (nécessaires pour les médicaments).
- 217 travailleurs humanitaires formés : compétences en matière de gestion d'entrepôts, de transport et de chaîne du froid.
