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Goma, le jour d’après : la réponse à l’urgence

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Réadaptation | Santé | Urgence | République démocratique du Congo | PUBLIÉ LE 7 février 2025
Intérieur d'un entrepôt : le sol est jonché de cartons, sacs et détritus en tout genre. Une partie du toit est noire de suie et des panneaux de tôle se détachent.

L’entrepôt de HI à Goma, pillé pendant les affrontements des derniers jours. | © S. Arrivé / HI

Après des jours d’affrontements, les habitants de Goma ont plus que jamais besoin d’aide humanitaire. HI apporte une réponse en réadaptation et en santé mentale en urgence.

Des risques majeurs pour les civils

Les combats ont cessé dans la capitale régionale Goma, à l’Est de la RDC. Après des journées d’affrontements intenses, le groupe armé M23 a pris le contrôle de la ville fin janvier. Au lendemain des combats, l’ONU compte près de 3 000 morts1 dans la ville.

La vie reprend progressivement son cours à Goma. Les marchés commencent à rouvrir permettant aux habitants de se ravitailler, mais l’agglomération a été privée d’eau, d’électricité et d’internet pendant plusieurs jours. Cette situation exacerbe la crise humanitaire et augmente le risque d’éclosion et de propagation du choléra et d’autres maladies hydriques. Près de deux millions de personnes, populations locales et personnes déplacées, vivent ainsi dans une situation d’extrême vulnérabilité.

« Au nord de la ville, les camps de personnes déplacées ont été en partie désertés et certains ont été pillés, entraînant des mouvements de population. Certains sites se sont complètement vidés en l’espace de quelques heures lors des affrontements avant d’être réinvestis quelques jours après. De la même manière, il faut s’attendre à de gros mouvements de population dans les prochains jours. De nombreuses personnes ont peur d’une relocalisation forcée et se déplacent entre les sites », explique Olivier Terzolo, directeur de HI en RDC.

Dans ce contexte, les communautés sont aussi exposées à de nombreux risques de violence. La grande précarité des populations et le contexte d’insécurité risquent notamment d’augmenter les risques d’abus et d’exploitation économiques et sexuelles de femmes et d'enfants.

Un soutien en réadaptation et santé mentale

HI a relancé ses activités à Goma pour apporter une réponse aux besoins urgents des populations. À Minova, dans le Sud-Kivu, HI et International Medical Corps ont monté une clinique mobile permettant d’apporter un soutien en santé, nutrition, réadaptation et santé mentale aux personnes affectées par les violences. Cette réponse d’urgence en santé mentale et en réadaptation devrait rapidement être étendue à d’autres zones, notamment en périphérie de Goma.

Par ailleurs, les équipes de kinésithérapeutes de HI ont été déployées dans deux hôpitaux du CICR et de MSF à Goma. Les hôpitaux et centres de santé de la ville, déjà saturés, ont en effet enregistré un nouvel afflux de blessés au cours des derniers jours. La grande majorité de ces patients ont été blessés par des balles, des éclats d’obus et des projectiles, et nombreux sont ceux qui ont besoin d’amputations. Ainsi, après la phase d’urgence médicale, les équipes de réadaptation de HI viennent appuyer les équipes hospitalières pour le suivi en kinésithérapie des patients.

Enfin, HI envisage la possibilité de déployer des activités d’éducation aux risques pour sensibiliser les populations aux dangers des munitions non explosées qui parsèment désormais la ville et ses environs et éviter ainsi des accidents parfois mortels.

Un besoin urgent de stockage de l’aide humanitaire

Lors des combats à Goma, plusieurs entrepôts de stockage d’ONG ont été vandalisés et pillés, dont celui de HI.

« Nous y sommes retournés pour constater l’étendue des dégâts : l’entrepôt est jonché de détritus et une partie du bâtiment a brûlé. Nous entreposions plus de 45 tonnes de matériel ici, pour plusieurs ONG partenaires : un container complet d’aliments très nutritifs pour les enfants, des matériaux de construction, des tentes, du matériel médical, des produits d’hygiène... C’est impressionnant et assez triste, il n’y a plus rien », témoigne Sébastien Arrivé, Manager des opérations logistique à Goma.

Dans la situation d’urgence actuelle, avec des camps démantelés et des personnes déplacées rejetées sur les routes, les besoins sont immenses. La communauté humanitaire se mobilise pour faire parvenir de l’aide d’urgence. Si certaines routes d’accès, notamment depuis le Sud-Kivu, restent bloquées de peur de la reprise des combats, la frontière avec le Rwanda a toutefois rouvert depuis lundi 3 février. Des camions font la liaison pour ravitailler Goma, malgré les gigantesques embouteillages qui se forment aux postes de contrôle. 

« L’aide humanitaire va arriver très vite. Or aujourd’hui, il n’y a plus aucun espace de stockage fonctionnel à Goma. Il nous faut trouver une solution très vite car sans endroit sûr où stocker les marchandises, rien ne pourra être acheminé dans la zone pour répondre aux besoins des populations », conclut Sébastien Arrivé.

Article RFI

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