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HI innove et répond aux besoins en prothèses grâce au reconditionnement

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Réadaptation | PUBLIÉ LE 13 mars 2025
Une bénévole du projet Liimba est en train de démonter une prothèse pour en récupérer les composants.

Depuis la création du projet Liimba en 2006, les équipes de HI collectent des centaines de prothèses et orthèses usagées chaque année, auprès de particuliers et de professionnels, pour en reconditionner les composants. | © © C. Arnould / HI

Depuis 2006 le projet Liimba de HI redonne une nouvelle vie aux prothèses usagées tout en offrant aux personnes nécessitant une prothèse des solutions accessibles, de qualité et innovantes.

Donner une seconde vie aux prothèses et aux orthèses

Depuis sa création en 2006, dans le cadre du projet Liimba, les équipes de HI collectent des centaines de prothèses et orthèses usagées, auprès de particuliers et de professionnels, pour en reconditionner les composants. Cette initiative unique, déployée en Belgique, en France, en Suisse et au Luxembourg, a pour objectif final de permettre à des personnes handicapées d’accéder à un appareillage de qualité et de regagner leur mobilité. 

Une fois collectés, les composants sont ensuite envoyés dans un atelier situé à Vénissieux, près de Lyon en France, où une équipe de bénévoles démonte, nettoie et trie les composants pour identifier les pièces réutilisables et les reconditionner.

« On oublie que ce qui est perçu comme n’étant plus fonctionnel peut être réutilisé, les prothèses et les orthèses peuvent aussi avoir une seconde vie ! On estime qu’environ 85% des prothèses réceptionnées peuvent être réutilisées », explique Victoire Hubert, cheffe de projet Liimba.

À la fin de ce travail de reconditionnement, les composants sont expédiés vers des centres de réadaptation partenaires dans des pays comme le Rwanda, l’Ouganda, Madagascar ou le Togo, où ils sont utilisés par les orthoprothésistes pour créer des prothèses adaptées aux besoins des bénéficiaires. L’emboîture, c’est-à-dire la partie moulée sur le moignon, est fabriquée sur mesure en plastique, soit grâce à un système de plâtre, soit, plus récemment, grâce à l’impression 3D. 

Un projet qui répond à de multiples enjeux

Partout dans le monde, les besoins en réadaptation sont immenses. 
On estime ainsi qu’une personne sur trois vit avec un problème de santé qui nécessite ce type de soins, que seuls 50% y ont accès, ou encore que plus de 3,5 milliards de personnes auront besoin d’une aide à la mobilité (fauteuil roulant, béquille, prothèse…) d’ici 20501

Le coût d’une prothèse reste élevé à l’échelle mondiale. En France, une prothèse neuve coûte en moyenne 3 000 € pour une prothèse tibiale et 5 000 € pour une prothèse fémorale, des frais généralement couverts par les systèmes de santé. Mais ces coûts élevés limitent l’accessibilité des prothèses à de nombreuses personnes qui ne bénéficient pas de systèmes de prise en charge. 

Par ailleurs, les prothèses et orthèses représentent une opportunité pour les personnes handicapées de retrouver leur mobilité et leur autonomie. Que ce soit pour des personnes amputées ou vivant avec des malformations, ces dispositifs leur permettent de se déplacer, de travailler ou encore d’aller à l’école : il s’agit d’avoir la possibilité de réaliser son plein potentiel.

Et pourtant, ces équipements sont encore inaccessibles dans de nombreux pays d’intervention de HI : seulement 15 à 25 % des personnes qui en ont besoin peuvent en bénéficier2. Plusieurs facteurs expliquent cette situation :

  • Manque d’infrastructures de réadaptation : peu de centres orthopédiques sont disponibles et ceux existants manquent souvent de personnel formé.
  • Absence de centrales d’achat : les composants doivent être importés à des coûts élevés, ce qui rend leur distribution très coûteuse. 
  • Faibles ressources pour fabriquer des prothèses ou orthèses à un coût abordable pour les populations locales. 

HI a identifié 18 pays prioritaires, dont le Rwanda, l’Ouganda, Madagascar et le Togo, où les besoins sont parmi les plus urgents. Ces pays représentent à eux seuls jusqu’à 44 500 nouvelles personnes amputées chaque année3. HI a sélectionné ces pays pour leur besoin conséquent d’aides à la mobilité fonctionnelles, mais aussi pour permettre l’introduction de solutions innovantes qui tiennent compte des ressources disponibles dans le pays. 

En ciblant ces pays, le projet Liimba contribue à répondre à un déficit médical tout en renforçant les capacités locales pour un impact durable.

Des perspectives ambitieuses et un avenir prometteur

Liimba est un projet en pleine expansion, basé sur un modèle inclusif et collaboratif, soutenu par des partenariats locaux et internationaux. En 2024, 550 prothèses ont été traitées. Le projet poursuit son développement avec l'ambition d'apporter un soutien élargi à un nombre croissant de bénéficiaires. D'ici fin 2028, HI ambitionne de fournir à 30 centres de réadaptation partenaires de Liimba à travers les 18 pays cibles, des composants orthopédiques reconditionnés permettant de fabriquer localement 10 000 prothèses de membres inférieurs. 

« Actuellement, notre atelier de Vénissieux reconditionne environ 300 prothèses par an. Notre ambition est de multiplier par 10 cette capacité pour arriver à près de 3000 prothèses ! »

Par ailleurs, lorsque le développement de l’activité le permettra, HI a pour ambition de créer une structure d’insertion dans l’atelier, soutenant la réinsertion professionnelle des personnes handicapées.

1 Rapport mondial sur les technologies d’assistance, Organisation Mondiale de la Santé et UNICEF, 2023
2 Organisation Africaine pour le Développement des Centres pour Personnes Handicapées (OADCPH)
Institute for health metrics and evaluation

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