Nyatut Tholbok et sa mère Nyabem Kher lors d'une séance de thérapie de stimulation pour les enfants malnutris. | © M.PATTEN / HI
La corne de l'Afrique vit l'une des pires sécheresses que la région ait jamais connue. Rien qu'en Éthiopie, plus de 8 millions de personnes ont été touchées par la sécheresse et plus de 17 millions d’éthiopiens ont besoin d'un soutien pour maintenir leurs activités agricoles. Par ailleurs, 4 millions de têtes de bétail ont été perdues et 30 millions d'autres risquent de mourir de faim. Cela réduit d’autant plus les ressources alimentaires de la population. De plus, le prix moyen des produits alimentaires a augmenté de 40 % depuis 2019.
« Lorsque les enfants sont 
confrontés à la malnutrition, il est fort probable qu'ils souffrent ensuite d'un retard de développement », explique Gadisa Obsi, kinésithérapeute de HI en Éthiopie. « Ils peuvent éprouver des difficultés à effectuer des activités quotidiennes, en comparaison avec d’autres enfants du même âge. La malnutrition peut également entraîner des déficiences, ce qui pourrait conduire à des handicaps sur le long terme. »
HI est présente dans le plus grand camp de réfugiés de Gambella, en Éthiopie, et soutient les enfants déplacés souffrant d'un retard de développement dû à la malnutrition.
En complément du soutien nutritionnel fourni par les partenaires de HI, la thérapie de stimulation pour les enfants malnutris utilise des exercices de réadaptation basés sur le jeu. Ils ont pour objectif de renforcer le développement des enfants et de prévenir les déficiences qui peuvent survenir à cause de la malnutrition.
Gadisa et son équipe identifient les enfants dans le besoin au sein des communautés, proposent des séances de thérapie et assurent un suivi aussi complet que possible. Ils informent également les familles sur le développement de la petite enfance et sur l'importance pour le développement physique et cognitif des enfants d'une exposition précoce à des jeux stimulants et aux interactions humaines.
Nyatut Tholbok, 18 mois, est originaire du Sud-Soudan, mais vit aujourd'hui comme réfugiée à Gambella avec sa mère, Nyabem Kher. Lorsqu'elle a rencontré HI pour la première fois, Nyatut présentait des signes de malnutrition sévère, et ses capacités motrices avaient énormément souffert. Elle avait du mal à se tenir debout toute seule, voire à ramper comme les autres enfants de son âge. Grâce aux séances de thérapie continues de HI et à l'aide nutritionnelle de son partenaire ACF (Action Contre la Faim)[1], Nyatut a fait des progrès notables lors de ses séances de suivi. Elle a déjà commencé à se tenir debout et continue à améliorer sa mobilité.
« L'impact sur la vie de l'enfant, de sa famille et de la communauté est immense », déclare Gadisa. « Nous sommes tellement fiers d'avoir réussi à prévenir le retard de développement de nombreux enfants qui se remettaient de la malnutrition. »
[1] Financé par le Bureau du Département d'Etat des populations, des réfugiés et des migrations.
