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Humanity & Inclusion à la 20ème Réunion des États parties à la Convention sur l'interdiction des mines antipersonnel

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Plaidoyer | Réadaptation | Réduction de la violence armée | International | PUBLIÉ LE 30 novembre 2022
Zoran Jesic, un survivant de mine, prononce la déclaration sur l'assistance aux victimes au nom de l'ICBL et souligne l'importance pour les États d'aider les personnes blessées par les mines et les restes explosifs de guerre, les familles des personnes tuées et blessées et les communautés touchées.

Zoran Jesic, un survivant de mine, prononce la déclaration sur l'assistance aux victimes au nom de l'ICBL et souligne l'importance pour les États d'aider les personnes blessées par les mines et les restes explosifs de guerre, les familles des personnes tu | ©HI

Du 21 au 25 novembre 2022, HI a participé à la 20ème réunion des États parties au Traité d'Ottawa, une bonne occasion de célébrer le 25ème anniversaire du Traité et le 30ème anniversaire de la Campagne internationale pour l'interdiction des mines.

En tant que co-fondateur de la Campagne internationale pour l'interdiction des mines (ICBL), HI a participé à la Réunion des États parties à la Convention sur l'interdiction des mines antipersonnel (APMBC), à l'ONU à Genève, qui s'est déroulée sous présidence colombienne. C'était l'occasion de célébrer les succès du Traité d'Ottawa mais aussi d'aborder les nouveaux défis à relever.

Comme chaque année, HI a participé à la Réunion des États parties à l'APMBC avec d'autres organisations de la société civile, des survivants, des agences des Nations Unies, le CICR ainsi que des représentants de plus de 100 des 164 États qui ont accepté d'être liés par la Convention. Une douzaine des 33 États non parties à la Convention, comme le Liban, le Myanmar, le Laos ou Israël, étaient également présents pour suivre la discussion.

Cette 20e réunion des États parties a été l'occasion de célébrer le 25e anniversaire du Traité d'Ottawa, une victoire diplomatique sans précédent qui a conduit à la baisse du nombre de victimes, au déminage de certaines zones contaminées, à la destruction de millions de mines et la mise en œuvre d'activités d'assistance aux victimes.

Cependant, les défis restants ont également été discutés. En effet, après 15 ans de déclin constant, le nombre de victimes des mines terrestres et des restes explosifs de guerre (REG) n'a cessé d'augmenter - atteignant 5 544 en 2021 selon l'Observatoire des Mines. En 2022, l'utilisation de mines terrestres par les armées russe et birmane, ainsi que par des groupes armés non étatiques dans cinq pays (République centrafricaine, Colombie, République démocratique du Congo, Inde et Myanmar) sont les principaux facteurs d'une forte augmentation mondiale de l'utilisation de ces armes. Au cours de la réunion, les États et d'autres parties prenantes ont exprimé leur grave préoccupation face à ces nouvelles utilisations.

D'autres défis ont également été mis en évidence, tels que le ralentissement du rythme vers l'atteinte des objectifs de déminage et le manque d'assistance aux survivants et aux communautés affectées. De manière alarmante, en 2021, le soutien international aux activités d'assistance aux victimes (AV) a atteint son niveau le plus bas enregistré depuis 2016. 27 États parties comptant un nombre important de survivants de mines et de REG n'ont reçu aucun financement direct pour l'assistance aux victimes.

Veiller à ce que la voix des personnes concernées soit entendue

Les ambassadeurs et ambassadrices de l'ICBL et une équipe de défenseurs et défenseuses rescapés des mines terrestres de différents continents se sont rendus à Genève pour faire des déclarations et participer à différentes activités. HI a organisé une discussion sur l'importance d'impliquer les communautés affectées dans les interventions d'action contre les mines - en prenant l'exemple du département de Cauca, en Colombie - afin d'apporter des changements transformateurs qui atténuent les tensions liées au régime foncier entre les agriculteurs et les peuples autochtones. Deux leaders communautaires de Cauca étaient présents à Genève pour partager leur expérience.

Implication de HI et principaux faits saillants

La réunion des experts de l'assistance aux victimes s'est tenue parallèlement aux séances plénières et visait à améliorer la compréhension de la réadaptation et des défis et lacunes rencontrés dans la prestation de services de réadaptation de qualité, de manière efficace, abordable et durable. HI a participé à cette réunion d'experts VA en animant un panel sur la réadaptation à base communautaire et en parlant de la manière d'intégrer la réadaptation dans la réponse humanitaire en prenant l'exemple de notre expérience en Afghanistan. HI a également présenté comment l'AV est une responsabilité partagée entre les différentes parties prenantes nationales dans les pays touchés, entre les ministères concernés (santé, emploi, réduction de la pauvreté, etc.) et les opérateurs humanitaires de l'action contre les mines.

En collaboration avec des représentants de l'Union Européenne, de l'Allemagne et de la Colombie, HI a annoncé la tenue d'une Conférence mondiale sur l'assistance aux victimes qui se tiendra au second semestre 2023 au Cambodge, à laquelle HI participera.

Enfin, des représentants de HI de différents pays touchés étaient également présents à Genève pour rencontrer des représentants des États afin de les sensibiliser aux contextes humanitaires spécifiques, à l'approche globale de l'action contre les mines (CAMA), une approche de l'action humanitaire contre les mines centrée sur les personnes, qui inclut la sensibilité aux conflits, une approche intersectionnelle et l'aide aux victimes.

Dans une prochaine étape, la réunion intersessionnelle du traité d'Ottawa aura lieu en juin 2023 sous la présidence allemande.

 

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