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Séance de sensibilisation auprès d'enfants. Des volontaires qui travaillent avec HI, sensibilisent les jeunes de leur quartier aux risques liés aux mines antipersonnel et aux restes explosifs de guerre. Formés par HI, ces habitants de quartiers partent, s | © F. Vergnes/HI
Publié le 17 novembre, l'Observatoire des mines 2022 fait état d'un nombre élevé de victimes causées par les mines - y compris les mines improvisées et les restes explosifs de guerre - pour la septième année consécutive.
L'Observatoire a enregistré 5 544 victimes en 2021. Ce chiffre élevé est principalement le résultat de l'augmentation des conflits armés et de la contamination par les mines improvisées depuis 2015.
Les États se réuniront à Genève du 21 au 25 novembre pour la 20e conférence annuelle du Traité d'interdiction des mines. Alors que nous célébrons les 25 ans du traité d'Ottawa, HI exhorte les États à faire pression sur les parties aux conflits pour qu'elles mettent fin à l'utilisation de ces armes barbares et à soutenir le financement de l'aide aux victimes qui se réduit malgré des besoins croissants et un nombre élevé de victimes ces dernières années.
L'Observatoire des mines 2022 rapporte qu'au moins 5 544 victimes de mines et de restes explosifs de guerre ont été enregistrées en 2021 : 2 182 personnes ont été tuées et 3 355 personnes ont été blessées. Les enfants représentent près de la moitié de toutes les victimes civiles. La majorité des 5 544 victimes recensées par l'Observatoire des mines 2022 se sont produites dans des pays touchés par des conflits et contaminés par des mines improvisées.
Plus de 75% des victimes enregistrées étaient des civils. La Syrie a enregistré le plus grand nombre de victimes annuelles pour la troisième année consécutive, suivie de près par l'Afghanistan, qui compte plus de mille victimes annuelles depuis plus de dix ans.
L'Observatoire des mines 2022 fait état de nouvelles utilisations par deux États qui ne sont pas parties au traité d'Ottawa, la Russie et le Myanmar, ainsi que par des groupes armés non étatiques dans au moins cinq pays : la République centrafricaine, la Colombie, la République démocratique du Congo, l'Inde et le Myanmar.
L'Observatoire souligne que la Russie, qui n'est pas un État partie au traité d'Ottawa, utilise des mines antipersonnel en Ukraine. Au moins huit types de mines terrestres ont été utilisés par les forces russes en Ukraine depuis février 2022. Il existe des preuves confirmées que les forces russes ont également placé des pièges et des engins explosifs improvisés à de nombreux endroits. Il s'agit d'une situation sans précédent dans laquelle un pays qui n'est pas partie au traité d'interdiction des mines utilise cette arme sur le territoire d'un État partie au traité (l'Ukraine).
L'Ukraine utilise également des mines terrestres dans ce conflit, mais des mines antivéhicules qui ne sont pas interdites par le traité d’Ottawa. Human Right Watch a signalé en mai dernier que « les forces russes et ukrainiennes ont largement utilisé des mines antivéhicules (également appelées mines antichars) dans au moins six régions : Donetsk, Tchernihiv, Kharkiv, Kiev, Odesa, Sumy et Zaporizhzhia. ».
« À l'occasion du 25e anniversaire du traité d'Ottawa, la nouvelle utilisation de mines terrestres par les forces russes en Ukraine et par les parties au conflit au Myanmar est choquante. La situation humanitaire dans ces pays se détériore et les populations vont vivre sous la menace des mines pendant des années. Les États parties au traité d'Ottawa se sont fixé pour objectif de parvenir à un monde sans mines d'ici 2025 - cet objectif ne pourra être atteint que s'ils intensifient leur engagement dans la lutte contre les mines terrestres et usent de leur influence diplomatique pour pousser les États qui ne sont pas parties au traité à cesser d'utiliser cette arme aveugle. », explique Anne Héry, Directrice des relations institutionnelles et plaidoyer chez HI.
À ce jour, 94 États parties ont détruit plus de 55 millions de mines antipersonnel stockées. Le Sri Lanka est le dernier État partie à avoir achevé la destruction de son stock de mines antipersonnel en 2021.
69 États parties ont déclaré conserver plus de 130 000 mines antipersonnel à des fins de formation et de recherche, dont 28 conservent plus de 1 000 mines chacun.
Au moins 60 États et autres zones sont contaminés par des mines antipersonnel. Cela comprend 33 États parties qui ont déclaré des obligations de déminage en vertu de l'article 5 du traité d'interdiction des mines, 22 États non parties et cinq autres zones.
HI est une organisation de solidarité internationale indépendante et impartiale, qui intervient dans les situations de pauvreté et d’exclusion, de conflits et de catastrophes. Œuvrant aux côtés des personnes handicapées et des populations vulnérables, elle agit et témoigne, pour répondre à leurs besoins essentiels, pour améliorer leurs conditions de vie et promouvoir le respect de leur dignité et de leurs droits fondamentaux.
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