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Mali : Aider les personnes déplacées par la violence à recouvrer confiance et dignité

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Prévention | Réadaptation | Mali | PUBLIÉ LE 28 avril 2025
Un homme est assis dans un fauteuil roulant sur un sol de sable.

Portrait d’Assagid Ag Mohamed, 21 ans, qui a dû se réfugier à Bawa après avoir fui son village. | © HI

Assagid Ag Mohamed a dû fuir avec sa famille et vit dans un camp de personnes déplacées proche de Gao. Là, il trouve du soutien et se reconstruit, en attendant de pouvoir rentrer chez lui.

Une enfance douce au village

Je me nomme Assagid Ag Mohamed, j’ai 21 ans et j’ai un handicap physique. Je viens du village de N’tihiguirene dans la commune de N’tillit, qui se situe à l’est du Mali dans la région de Gao, proche de la frontière avec le Burkina Faso. Nous y vivions paisiblement ; la vie s’écoulait tranquillement, rythmée par nos activités quotidiennes.

« Je me souviens avec nostalgie de l’époque où, marchant à l’aide d’un bâton, j’accompagnais mes frères en brousse pour suivre les animaux. C’était mon rôle depuis ma plus tendre enfance et je me sentais utile à ma famille. Ce sont mes plus beaux souvenirs… Mes animaux et les pâturages me manquent beaucoup. »

L’irruption de la violence

Il y a six mois, notre vie a basculé. Des groupes armés non identifiés qui sévissent dans la région sont arrivés dans notre village. L’irruption du conflit a entraîné assassinats, enlèvements, extorsions et vols de bétail dans notre communauté. Après beaucoup d’hésitations, notre père a décidé de nous faire quitter le village pour nous mettre à l’abri des violences. Comme la majorité des membres de notre communauté, nous sommes partis en laissant derrière nous tous nos biens.

« Les groupes armés nous ont ordonné de partir. Un matin, très tôt, dans la précipitation totale, nous sommes partis à dos d’âne, dans des camions ou des charrettes. Nous nous sommes dirigés vers le site de déplacés de Bawa, proche de Gao. Nous n’avons rien pu emporter, nos maisons et nos biens sont restés à la merci des nouveaux occupants. »

Ma vie a radicalement changé

Aujourd’hui, plus rien n’est comme avant. Ma famille et moi vivons dans un site de personnes déplacées. Nous n’avons plus de moyens de subsistance et dépendons de l’aide humanitaire pour survivre. La situation est difficile et l’assistance reçue de la part des ONG n'est malheureusement pas suffisante. Nous vivons au jour le jour, dans l’espoir que la situation s’améliore.

Heureusement, avec HI, j’ai pu recevoir des premiers secours psychologiques, ce qui a été un véritable soulagement et m’a permis de surmonter une partie du traumatisme engendré par notre départ précipité ainsi que de l’inquiétude persistante que je ressens pour mes proches et pour mes biens. Aujourd’hui, je gère mieux mes émotions et j’ai retrouvé un peu de paix intérieure et d’estime de moi-même.

De plus, HI m’a fourni un fauteuil roulant qui a considérablement facilité ma mobilité. Avant, je devais me traîner au sol pour me déplacer, ce qui demandait énormément d’efforts physiques. Aujourd’hui, avec le fauteuil roulant, mes déplacements sont bien plus faciles et je me sens plus autonome ; j’ai retrouvé ma dignité.

L’espoir au cœur

« Je souhaite plus que tout le retour de la paix. Je rêve de pouvoir retourner dans mon village, dans un environnement sûr où je pourrai vivre en toute tranquillité avec ma famille. J'espère que le conflit prendra fin rapidement, afin que nous puissions retourner sur nos terres natales et reconstruire nos vies. Je rêve aussi de pouvoir un jour reprendre une activité, retrouver ma place dans la société et contribuer à la reconstruction de ma communauté. »

Je suis très reconnaissant envers HI et ECHO pour leur soutien précieux. Grâce à leur soutien, j’ai pu bénéficier de l’aide nécessaire pour améliorer mon quotidien et je commence à surmonter les épreuves liées à notre déplacement. Cela représente un espoir pour ma famille et pour moi et je suis convaincu que, grâce à des initiatives comme celle-ci, de nombreuses personnes déplacées en situation de handicap pourront retrouver leur dignité et reconstruire leur vie.

Le projet « Agir pour une réponse efficace en matière de protection des populations vulnérables et garantir un accès logistique efficient à l’aide humanitaire » est financé par l’aide humanitaire de l’Union Européenne. Il a été mené entre avril 2024 et avril 2025 avec pour objectif de faciliter l'accès des populations aux services de protection et de santé mentale et soutien psychosocial. Il propose également une assistance logistique aux acteurs humanitaires pour fournir de l'aide aux populations touchées par le conflit au Mali. Grâce aux différentes actions, 2 866 personnes ont reçu une assistance en premiers secours psychologiques et un soutien psychosocial personnalisé, 46 personnes en situation de handicap ont bénéficié d’aides à la mobilité (béquilles, cannes, fauteuils roulants, etc.) et 1 783 enfants ont participé à des activités récréatives.

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