Nos dernières publications de plaidoyer
Humanity & Inclusion – Handicap International s’efforce d’obtenir des changements politiques cruciaux dans des domaines liés à son expertise spécifique. Vous trouverez plus d'informations sur la page "Oeuvrer pour un changement politique mondial". Ci-dessous, sur cette page, vous trouverez des informations sur nos dernières publications fondées sur des preuves.
Quatre filles en uniforme d’école au Népal. © A. Thapa / HI
Impact des normes sociétales et de la stigmatisation
Les adolescentes handicapées sont confrontées à une forme de discrimination amplifiée par l’intersection du genre, de l’âge et du handicap. La stigmatisation sociale et les normes culturelles néfastes les considèrent souvent comme moins capables de contribuer à la société, ce qui conduit à une moindre priorité accordée à leur éducation. Dans de nombreux contextes, les filles sont destinées à assumer des rôles domestiques, et celles handicapées sont perçues comme ayant moins de chances de réussir dans les systèmes éducatifs traditionnels.
Cette exclusion limite non seulement leurs opportunités éducatives mais restreint aussi leurs perspectives d’avenir. Les préjugés culturels et sociétaux alimentent un cercle vicieux d’inégalités, empêchant ces filles d’atteindre leur plein potentiel, ce qui affecte leurs perspectives personnelles, sociales et économiques. L’intersection de l’âge, du genre et du handicap augmente les risques d’abandon ou d’interruption scolaire, particulièrement durant l’adolescence.
Les violences basées sur le genre et les mariages précoces violent leurs droits et aggravent davantage les défis éducatifs, rendant cruciales les interventions adaptées pour prévenir l’exclusion et garantir la continuité de leur éducation.
Freins financiers à l’éducation
Dans les milieux à faible revenu, les familles privilégient souvent l’éducation des garçons par rapport à celle des filles handicapées, influencées par des biais culturels qui perçoivent les garçons comme des futurs soutiens de famille et les filles comme dépendantes. Dans de nombreux cas, les filles handicapées restent à la maison pour contribuer aux tâches domestiques, car cela est perçu comme plus rentable à court terme que la scolarisation.
Le coût élevé des aides techniques, tels que les fauteuils roulants ou les lunettes, limite encore l’accès à l’éducation. Ces ressources sont souvent inaccessibles ou trop chères pour les familles, privant ainsi les filles du soutien nécessaire pour réussir à l’école. De plus, les besoins de santé prennent souvent le pas sur l’éducation, car les familles doivent allouer leurs ressources limitées aux dépenses médicales.
Le potentiel économique des ménages est également impacté lorsqu’un parent ou un frère/sœur – souvent la mère ou une sœur aînée – doit rester à la maison pour s’occuper d’un enfant handicapé. Cette dynamique accentue la pression sur des ressources déjà limitées et laisse peu de marge pour investir dans l’éducation.
Ces facteurs cumulés créent un cercle d’exclusion, privant les filles handicapées de la possibilité de poursuivre leur scolarité et d’améliorer leur avenir économique.
Chiffres clés
40%
des enfants handicapés sont exclus de l’école primaire dans les pays à revenu faible et intermédiaire.
(UNICEF, 2021)
72 HEURES
notre temps de réponse
opérationnelle
55%
des enfants handicapés sont exclus du premier cycle du secondaire dans les pays à revenu faible et intermédiaire.
(UNICEF, 2021)
2 fois
Les adolescents sont deux fois plus susceptibles d’être déscolarisés par rapport aux jeunes enfants.
(UNICEF, 2015)
41,7%
des filles handicapées terminent l’école primaire (contre 50,6 % des garçons handicapés et 52,9 % des filles non-handicapées).
(Organisation mondiale de la Santé et Banque Mondiale, 2011)
Insuffisance d’infrastructure éducatives inclusives
De nombreuses écoles manquent des infrastructures nécessaires pour accueillir les élèves handicapés. Des portes trop étroites aux salles de classe inaccessibles, l’environnement physique peut constituer une barrière majeure. Ces défis sont encore plus prononcés dans les zones rurales, où la distance jusqu’à l’école constitue un obstacle supplémentaire, en particulier pour les filles ayant des difficultés de mobilité.
De plus, des pratiques pédagogiques inclusives et des supports adaptés sont essentiels pour permettre aux filles handicapées d’apprendre et de s’épanouir. Les écoles doivent investir dans la formation du personnel, améliorer l’accessibilité et fournir des ressources répondant aux besoins diversifiés des élèves.
Par ailleurs, de nombreuses écoles ne disposent pas d’espaces privés et accessibles permettant aux filles de gérer leurs menstruations, ce qui est un besoin fondamental pour leur dignité et leur bien-être. Cette question est particulièrement cruciale pour les filles handicapées, qui peuvent avoir besoin d’un soutien supplémentaire pour gérer efficacement leurs menstruations. Faute d’infrastructures adéquates, ces filles subissent souvent un inconfort et un embarras, ce qui les conduit à manquer l’école pendant leur cycle menstruel.
Sans environnements accessibles et un soutien adapté, la transition de l’école primaire à l’enseignement secondaire – ou l’accès à la formation professionnelle et à l’enseignement supérieur – devient particulièrement difficile.
Image: Une salle de classe au Sénégal. © J-J. Bernard / HI
Risques pour la sécurité des filles handicapées
Les filles handicapées sont nettement plus vulnérables à diverses formes de violence, notamment les violences sexuelles, l’intimidation et les violences basées sur le genre. Les études montrent qu’elles sont plus susceptibles de subir des violences sexuelles que leurs pairs non-handicapées, ce qui rend l’environnement scolaire particulièrement dangereux pour elles.
L’absence de mesures de protection adéquates dans les écoles, telles que la formation du personnel et des mécanismes de signalement efficaces, aggrave ce risque. Par crainte d’éventuels abus, de nombreux parents choisissent de garder leurs filles à la maison, augmentant involontairement leur isolement et leur vulnérabilité face à d’éventuelles violences domestiques.
Pour garantir la sécurité des filles handicapées, les écoles doivent renforcer leurs politiques de protection, créer un environnement de soutien et former le personnel à identifier et traiter les cas de violence. L’établissement d’espaces éducatifs sûrs et inclusifs est essentiel non seulement pour leur réussite académique mais aussi pour leur bien-être général et leur capacité à s’épanouir dans leur communauté.
Pour en savoir plus, lisez la fiche d'information développée par Handicap International - Humanity & Inclusion (HI). Elle s’appuie sur une étude qualitative menée au Népal, au Rwanda et au Sénégal de juillet à août 2024. L’objectif de l’étude était de comprendre les obstacles à l’éducation auxquels sont confrontées les adolescentes handicapées, et de formuler des messages de plaidoyer pour résoudre ces problèmes. Au total, 117 détenteurs de droits ont été consultés (68 au Népal, 19 au Rwanda et 30 au Sénégal).
En amplifiant leurs voix, cette publication cherche à orienter la prise de décisions dans les secteurs de l’éducation, du développement, de la protection de l’enfance, de la violence liée au genre et du handicap, aux fins de plaider en faveur de systèmes éducatifs plus inclusifs et plus équitables pour toutes les filles.
Inclure en toutes circonstances
Une éducation sans interruption pour les enfants handicapés avant, pendant et après une crise.
En anglais et en français, 2023.
Renforcer la protection des personnels humanitaires et médicaux
Le rapport a été rédigé dans le cadre du projet Présence, Proximité et Protection (PPP) par le NRC (chef de file), l'Appel de Genève, des experts du Graduate Institute, Action contre la faim (ACF), Médecins du Monde (MdM) et HI.
En anglais seulement, 2023.