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Éducation inclusive en Ouganda : Santina, le sourire face aux obstacles

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Inclusion | Réadaptation | Ouganda | PUBLIÉ LE 27 novembre 2024
Santina faisant un puzzle, accompagnée de sa mère et d'un ergothérapeute de chez HI. Ils sont assis tous les trois sur un tapis, à l'extérieur. Santina est au centre de l'image, et sa mère et l'égothérapeute, qui l'entourent, la regardent en faire le puzzle en souriant.

Santina faisant un puzzle, accompagnée de sa mère et de Faris Mohammed, ergothérapeute chez HI. | © A. Beaujolais / HI

Santina, 13 ans, a fui le Soudan du Sud avec sa famille. Elle vit désormais dans le camp de réfugiés de Rhino, dans la région du Nil occidental en Ouganda.

Fuir le conflit au Soudan du Sud

Selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), l’Ouganda est le pays qui accueille le plus de réfugiés en Afrique, hébergeant environ 1,6 million de personnes déplacées1.

Depuis le début de la guerre civile en 2013, de nombreux Sud-Soudanais ont fui la violence et l’instabilité politique de leur pays pour trouver refuge dans des camps de réfugiés de la sous-région du Nil occidental, au nord-ouest de l’Ouganda. C’est dans l’un de ces camps, celui de Rhino, que la famille de Santina s’est installée. Ces déplacements massifs de population ont forcé des milliers d’enfants comme Santina à reconstruire leur vie dans des environnements marqués par la précarité.

Les défis de Santina après la maladie

Santina, 13 ans, vit avec sa mère, ses cinq soeurs et ses deux frères. La vie dans le camp est loin d’être facile, mais pour Santina, la véritable bataille a commencé à l’âge de 6 ans en raison d’un grave problème de santé qui a affecté son développement physique et cognitif. Cela a multiplié les obstacles sur le chemin de Santina vers l’apprentissage, notamment en raison du manque d’accessibilité de l’environnement physique dans le camp. Sa mère raconte :

« Ma fille était limitée dans de nombreuses activités. Elle ne pouvait pas se déplacer seule au-delà de la cour et ne pouvait pas participer aux tâches quotidiennes, comme cuisiner ou balayer. »

L’éducation, un levier d’inclusion et d’autonomie

Il y a quatre ans, Santina a commencé l’école primaire, à deux kilomètres de chez elle. Elle est désormais en quatrième année de primaire, et s’y rend avec enthousiasme. L’école représente pour elle un lieu d’échange et de développement : « J’aime lire, écrire, et surtout jouer au football avec mes amies », confie-t-elle.

Les programmes financés par Education Cannot Wait2, le programme Multi-Year Resilience Programme (MYRP) et First Emergency Response (FER) sont mis en oeuvre par le consortium Uganda Education. Ils permettent d’assurer une éducation inclusive de qualité pour les enfants qui vivent dans les régions accueillant des. HI fait partie d’un consortium d’ONG et fournit des conseils techniques pour promouvoir l’inclusion et l’éducation inclusive, ainsi que des services de réadaptation.

Dans le cadre de ces programmes, Santina bénéficie d’outils pédagogiques adaptés, tels que des livres, des stylos munis de grips pour une meilleure prise en main, et un pupitre incliné facilitant l’écriture et la lecture. Elle suit également des séances régulières d’ergothérapie, qui renforcent ses muscles, améliorent la mobilité de son bras et de sa jambe gauches, et optimisent sa coordination. Actuellement, Santina s’entraîne à utiliser ses deux mains de manière coordonnée, afin de réaliser des tâches nécessitant leur coopération, comme tourner les pages d’un livre ou ouvrir des objets du quotidien.

« Je suis contente, car ma main gauche était faible, mais maintenant je peux l’utiliser », raconte fièrement Santina.

Grâce à ce soutien personnalisé, Santina a non seulement pu surmonter certains défis physiques comme utiliser ses deux mains pour écrire ou pouvoir se déplacer seule, mais elle a aussi gagné en confiance et en autonomie.

Des infrastructures et un accompagnement adapté aux besoins des élèves

L'inclusion ne se limite pas aux outils pédagogiques et aux séances de rééducation. Elle s'étend également à l'environnement scolaire dans son ensemble, afin de garantir que chaque élève puisse évoluer dans un cadre adapté à ses besoins.

Dans l’école de Santina, les enseignants, formés aux pratiques inclusives, sont conscients des besoins des enfants handicapés et adaptent leurs méthodes d'enseignement pour que chacun puisse participer activement. Les rampe d'accès, rénovées par le HCR, permettent à tous les élèves, y compris ceux à mobilité réduite, de se déplacer sans aide. Grâce à ces aménagements, Santina bénéficie désormais d'un environnement scolaire où elle peut s'épanouir et continuer à gagner en autonomie.

Des rêves pour demain

Pour Santina, l'avenir est rempli d'espoir, la jeune fille de 13 ans se projette :

« Je souhaite poursuivre mes études jusqu'à l'université, si je le peux. Je veux devenir pasteur dans ma communauté. »

L’ambition de Santina repose également sur le soutien constant de sa famille. Sa mère témoigne des progrès réalisés par sa fille, qui peut maintenant participer aux tâches quotidiennes. Ses amis, eux, l’encouragent et l’incluent dans leurs activités, ce qui lui permet de se sentir pleinement intégrée dans son environnement social.

Le projet Education Cannot Wait - First Emergency Response (FER) a soutenu l’éducation des enfants dans quatre camps de réfugiés en Ouganda. En partenariat avec des organisations réunies en consortium, HI a formé les enseignants à l’éducation inclusive, proposé des services de réadaptation et mené des actions de sensibilisation pour promouvoir l’inclusion des personnes handicapées. Ces initiatives ont permis à des enfants comme Santina de progresser dans un environnement sûr et adapté à leurs besoins.
 

1.UNHCR Ouganda 

2. Site Education Cannot Wait

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