Cinq ans sans prothèse
Lors d'une visite à Deir Ez-Zor, dans le Nord-Est de la Syrie, l'équipe mobile de réadaptation de HI a aperçu un jeune homme assis dans une position inconfortable devant sa maison. Ils se sont approchés de lui et ont appris que ses deux jambes avaient été amputées sous le genou à la suite d'un accident de mine terrestre en janvier 2018.
Abed (nom d'emprunt), père de deux enfants, était trop pauvre pour obtenir les soins médicaux dont il avait besoin, le coût d'une prothèse dans un centre privé étant beaucoup trop élevé. Il n'avait pas non plus les moyens de s'offrir des services de rééducation.
Son handicap rendait difficiles les activités du quotidien comme se laver et s'habiller, et il ne parvenait pas à trouver du travail.
Les sessions de réadaptation
Abed a été invité à profiter des services de réadaptation fournis gratuitement par HI dans un hôpital voisin. Il a suivi trois séances initiales de kinésithérapie avant d'être orienté vers un prothésiste qui a pris les mesures nécessaires pour lui fabriquer une paire de prothèses adaptée.
L'équipe a également proposé à Abed des séances de soutien psychologique. Au début, il était sceptique ; il ne voyait pas l'intérêt... Mais dès la première séance, il a pu s'ouvrir, parler de ses préoccupations et de ses difficultés. Le travailleur psychosocial et Ahmed ont continué à travailler ensemble pour l'aider à surmonter son anxiété et ses pensées noires, à apprendre à faire face à sa situation et gérer la douleur physique, et à renouer avec son environnement social et familial.
Au bout de quelques mois, il a repris confiance en lui.
Marcher à nouveau
Après 10 mois de préparation, Abed était prêt à recevoir ses prothèses. Il avait besoin de prothèses bilatérales sous le genou, adaptées et suffisamment confortables pour qu'il soit autonome.
Après avoir effectué des tests et les ajustements nécessaires, l'équipe de prothésistes l'a équipé. Le kinésithérapeute lui a ensuite fourni un entraînement à la marche prothétique. Il a progressivement pris de l’assurance en lui et aujourd'hui, il est capable de mener ses occupations quotidiennes sans assistance.
« Cinq ans après mon accident, j’ai l’impression de naître à nouveau. »
Abed peut désormais subvenir aux besoins de sa famille en vendant des légumes dans la rue et il est ravi de pouvoir à nouveau conduire sa moto. Il a développé une vision très positive de la vie. Il a l'impression d'être né de nouveau et d'avoir des possibilités infinies.
« C'est merveilleux de pouvoir aller au marché et d'acheter de la nourriture pour ma famille. »
Les activités multidisciplinaires de réadaptation de HI à Deir Ez-Zor sont financées par le Centre de crise et de soutien (France) et le Global Affairs Canada jusqu’en décembre 2023.
